Le débat public s’est achevé le 28 novembre.
Nous remercions ici chaleureusement Zéro Waste Toulouse pour leurs travaux et le partage de ceux-ci.
Nous remercions aussi, la Ligue des Droits de l’Homme ainsi que le Collectif Citoyen de Défense du Quartier de Saint-Simon qui ont co-signé le courrier de demande de suspension du Débat Public sur l’incinérateur du Mirail.
La réunion de synthèse organisée par Décoset du 21 novembre a été riche en expérience (...) et si le débat que nous souhaitions suspendre a été tout de même mené à son terme, il aura eu le mérite de mettre en évidence l’incomplétude du dossier de Décoset et l’absence des acteurs politiques dans le débat.
Voici notre résumé de cette réunion de synthèse :
L’état des lieux de la concertation (730 personnes rencontrées, retour de 35 cartes T sur 10000, 22 rencontres sur 19 lieux différents avec peu de participants…) montre si besoin en est, que les citoyens n’ont pas fait une priorité de ce débat. Mais encore fallait-il être au courant…
Le panel de 34 citoyens, tirés au sort, a ouvert la réunion de synthèse avec son rapport. « Nous ne voulons pas que Toulouse soit montré du doigt » et « les déchets les plus faciles à traiter sont ceux que l’on ne produit pas ! », leur conclusion est sans appel : « il y a urgence à traiter nos déchets autrement que par l’incinération pour protéger les personnes et l’environnement ». Plus de transparence, plus de responsabilité.
Puis les étudiants en Economie Ecologique et Développement Durable de l’université du Mirail, à qui Décoset avait demandé une étude, ont produit un rapport intermédiaire, le rapport final sera disponible en décembre. Les étudiants ont ciblé les failles et leur liste à la Prévert nous a fait un peu jubiler, il faut bien l’admettre.
Tout y était ! Les enjeux : pas du ressort de Décoset mais des élus absents du débat, citoyens consultés en bout de chaine
et pas proactifs, temps et prises de paroles encadrés, thèmes imposés dans les réunions, communications informations peu fiables, parole d’expert opposée à celle des profanes imposant un rapport descendant peu propice aux échanges ressentis plus dans le cadre d’une consultation que dans une réelle concertation.
Territoire, zone de chalandise, réseau de chaleur, autant de questions soulevées. Santé publique, émissions de polluants, peu d’infos ou trop vite survolées, langage technique …
Quant à la nécessaire prévention à faire évoluer les comportements des administrations, des entreprises on se demande encore qui détient cette compétence ! Gestionnaire et communes adhérentes doivent se mettre d’accord ! Les responsabilités du tri ne peuvent pas reposer sur les seuls citoyens !
Le Directeur Général de Décoset a ensuite apporté quelques précisions sur différents thèmes : Engagements politiques et de moyens des communes adhérentes, accompagnement au changement, territorialité et chalandise, localisation, réseau de chaleur, financement (délégation de service public)…
Nous avons appris qu’un schéma stratégique pour les années à venir est en cours et sera connu début 2023…. Les questions fusent : de quel financement parle-t-on, quels sont les bénéfices réalisés par Véolia, pourquoi une délégation de service public est-elle donnée à une entreprise privée ? Nous n’aurons pas de « vraies » réponses.
D’autres personnes sont intervenues au nom de leur quartier, notamment à la Cartoucherie pour une économie circulaire des déchets qu’ils souhaitent mettre en place. Bravo !
Puis vint le tour des associations Saint Simon Environnement, le comité de La Fourguette, les Amis de la Terre et la Ligue des Droits de l’Homme, intervenues après le super exposé de Zéro Waste démontrant l’inefficacité des scénarios de Décoset. Le clou était enfoncé !
Déni de démocratie, pas de prise en compte des travaux que nous menons depuis longtemps dans des commissions diverses sur les déchets, et surtout absence totale de cohérence avec la réglementation en vigueur ! Le chiffre qui tue : En 2050 Décoset propose d’incinérer 200kgs par an et par habitant, alors que la réglementation nous porterait à 60kgs….
Vint le tour du Président de Décoset, également vice-président de Toulouse Métropole et Maire de Balma… (cumul quand tu nous tiens). Résumé : « Prenons de la hauteur, vous n’allez pas vous plaindre, c’est la première fois que vous avez une tribune vous les associations…on aurait pu ne rien faire …. » Bref, toujours la même provoc du haut de leur piédestal, dommage mais l’inverse aurait été surprenant !
Le mot de la fin est donné aux garants : « Concertation intéressante, contributions diverses et riches, plaidoyer de Zéro Waste remarquable, travaux sérieux du Panel de citoyens et des étudiants », ils promettent de tenir compte de tout ceci pour faire leur rapport à la Présidente de la Commission Nationale du Débat Public.
Le calendrier de la suite des consultations et autres enquêtes est encore assez flou mais un.e garant.e devrait être nommé.e pour continuer à encadrer ce dossier. Nous en reparlerons sûrement lorsque le rapport des garants sera établi, que Décoset aura revu sa copie... à la fin de l’hiver ?
Lire la réponse de Mme Jouanno (Présidente de la Commissions Nationale du Débat Public) à notre courrier et notre réponse postée sur le site avant fermeture du débat et après réunion de synthèse.